¿Lo más curioso del texto? el escritor: el maqués de Sade.
"Écoute-moi donc, Eugénie. Il est absurde de dire qu'aussitôt qu'une fille est hors du sein de sa mère, elle doit, de ce moment, devenir la victime de la volonté de ses parents, pour rester telle jusqu'à son dernier soupir. Ce n'est pas dans un siècle où l'étendue et les droits de l'homme viennent d'être approfondis avec tant de soins, que des jeunes filles doivent continuer à se croire les esclaves de leurs familles, quand il est constant que les pouvoirs de ces familles sur elles sont absolument chimériques. Écoutons la nature sur un objet aussi intéressant, et que les lois des animaux, bien plus rapprochées d'elle, nous servent un moment d'exemples. Les devoirs paternels s'étendent-ils chez eux au-delà des premiers besoins physiques? Les fruits de la jouissance du mâle et de la femelle ne possèdent-ils pas toute leur liberté, tous leurs droits? Sitôt qu'ils peuvent marcher et se nourrir seuls, dès cet instant, les auteurs de leurs jours les connaissent-ils? Et eux, croient-ils devoir quelque chose à ceux qui leur ont donné la vie? non, sans doute. De quel droit les enfants des hommes sont-ils donc astreints à d'autres devoirs? Et qui les fondent, ces devoirs, si ce n'est l'avarice ou l'ambition des pères? Or, je demande s'il est juste qu'une jeune fille qui commence à sentir et à raisonner se soumette à de tels freins. N'est-ce donc pas le préjugé tout seul qui prolonge ces chaînes? Et y a-t-il rien de plus ridicule que de voir une jeune fille de quinze ou seize ans, brûlée par des désirs qu'elle est obligée de vaincre, attendre, dans des tourments pires que ceux des enfers, qu'il plaise à ses parents, après avoir rendu sa jeunesse malheureuse, de sacrifier encore son âge mûr, en l'immolant à leur perfide cupidité, en l'associant, malgré elle, à un époux, ou qui n'a rien pour se faire aimer, ou qui a tout pour se faire haïr?
Eh! non, non, Eugénie, de tels liens s'anéantiront bientôt; il faut que, dégageant dès l'âge de raison la jeune fille de la maison paternelle, après lui avoir donné une éducation nationale, on la laisse maîtresse, à quinze ans, de devenir ce qu'elle voudra. Donnera-t-elle dans le vice? Eh! qu'importe? Les services que rend une jeune fille, en consentant à faire le bonheur de tous ceux qui s'adressent à elle, ne sont-ils pas infiniment plus important que ceux qu'en s'isolant elle offre à son époux? La destinée de la femme est d'être comme la chienne, comme la louve: elle doit appartenir à tous ceux qui veulent d'elle. C'est visiblement outrager la destination que la nature impose aux femmes, que de les enchaîner par le lien absurde d'un hymen solitaire.
Espérons qu'on ouvrira les yeux, et qu'en assurant la liberté de tous les individus, on n'oubliera pas le sort des malheureuses filles; mais si elles sont assez à plaindre pour qu'on les oublie, que, se plaçant d'elles-mêmes au-dessus de l'usage et du préjugé, elles foulent hardiment aux pieds les fers honteux dont on prétend les asservir; elles triompheront bientôt alors de la coutume et de l'opinion; l'homme devenu plus sage, parce qu'il sera plus libre, sentira l'injustice qu'il y aurait à mépriser celles qui agiront ainsi et que l'action de céder à la nature, regardée comme un crime chez un peuple captif, ne peut plus l'être chez un peuple libre."
Eh! non, non, Eugénie, de tels liens s'anéantiront bientôt; il faut que, dégageant dès l'âge de raison la jeune fille de la maison paternelle, après lui avoir donné une éducation nationale, on la laisse maîtresse, à quinze ans, de devenir ce qu'elle voudra. Donnera-t-elle dans le vice? Eh! qu'importe? Les services que rend une jeune fille, en consentant à faire le bonheur de tous ceux qui s'adressent à elle, ne sont-ils pas infiniment plus important que ceux qu'en s'isolant elle offre à son époux? La destinée de la femme est d'être comme la chienne, comme la louve: elle doit appartenir à tous ceux qui veulent d'elle. C'est visiblement outrager la destination que la nature impose aux femmes, que de les enchaîner par le lien absurde d'un hymen solitaire.
Espérons qu'on ouvrira les yeux, et qu'en assurant la liberté de tous les individus, on n'oubliera pas le sort des malheureuses filles; mais si elles sont assez à plaindre pour qu'on les oublie, que, se plaçant d'elles-mêmes au-dessus de l'usage et du préjugé, elles foulent hardiment aux pieds les fers honteux dont on prétend les asservir; elles triompheront bientôt alors de la coutume et de l'opinion; l'homme devenu plus sage, parce qu'il sera plus libre, sentira l'injustice qu'il y aurait à mépriser celles qui agiront ainsi et que l'action de céder à la nature, regardée comme un crime chez un peuple captif, ne peut plus l'être chez un peuple libre."
"Escúchame pues, Eugenia. Es absurdo decir que tan pronto como una niña sale del vientre de su madre, debe, desde ése momento, convertirse en víctima de la voluntad de sus padres y permanecer así hasta su último suspiro. No es en un siglo en el que la dimensión y los derechos del hombre acaban de profundizarse con tanto cuidado, que las jóvenes deben continuar a pensar que son las esclavas de sus familias, cuando es evidente que el poder de éstas sobre ellas es absolutamente quimérico.
Escuchemos la naturaleza a propósito de un sujeto tan interesante, y que las leyes de los animales, tan próximas a ella, nos sirvan un momento de ejemplo. ¿Los deberes paternos se extienden más allá de las primeras necesidades físicas? Los frutos del placer del macho y de la hembra ¿no poseen toda su libertad, todos sus derechos? Tan pronto como pueden andar y alimentarse solos, desde ése momento, desde ése instante, los autores de sus días, ¿les reconocen? Y ellos, ¿creen ellos deber algo a aquellos que les han dado la vida? No, sin duda. ¿Por qué razón los hijos de los hombres están sujetos a otros deberes? ¿Y qué fundamenta éstos deberes sino la avaricia o la ambición de los padres? Ó, me pregunto si es justo que una jovencita que comienza a sentir y a razonar se someta a tales refrendimientos.¿No es entonces sino el solo prejuicio quien prolonga esas cadenas? ¿Hay algo más ridículo que ver una jovencita de quince o dieciséis años, abrasada por deseos a los que es obligada a renunciar, esperar, en peores tormentos que los de los infiernos, que a sus padres les apetezca, después de haber hecho infeliz su juventud, sacrificar aún su edad adulta inmolándola a su pérfida avaricia, asociándola a su pesar a un esposo que nada tiene para hacerse amar, o que tiene todo para hacerse detestar?
¡Ah, no! No, no, Eugenia, de tales lazos serán pronto eliminados; es necesario que, liberando a la joven del domicilio paterno desde la edad de la razón, después de haberle dado una educación nacional, dejarla dueña, a sus quince años, de ser quien quiera ser.¿Caerá ella en el vicio? ¡Ah!¿ Y qué importa? Los servicios que una joven presta, consintiendo a hacer la felicidad de todos los que se dirigen a ella, ¿no son más importantes que aquellos que en aislamiento ella ofrece a su esposo? El destino de la mujer es ser como la loba: ella debe pertenecer a todos los que la requieren. Es un ultraje visible al destino que la la naturaleza impone a las mujeres, encadenarlas por el absurdo lazo de un himen solitario.
Esperemos que los ojos se abrirán, y que asegurando la libertad de todos los individuos, no olvidaremos la suerte de las infelices jovenes; mas si ellas se quejan lo suficiente para que no las olvidemos, si sobreponiéndose ellas mismas al uso y al prejuicio, liberan vigorosamente de sus pies los hierros con los que pretendemos esclavizarlas; pronto triunfarán sobre la costumbre y la opinión; el hombre convertido en más sabio, pues será más libre, sentirá la injusticia que existe en despreciar a aquellas que así actúan, y la acción de ceder a a naturaleza, vista como un crimen por un pueblo captivo, no lo será ya para un pueblo libre."
¡Ah, no! No, no, Eugenia, de tales lazos serán pronto eliminados; es necesario que, liberando a la joven del domicilio paterno desde la edad de la razón, después de haberle dado una educación nacional, dejarla dueña, a sus quince años, de ser quien quiera ser.¿Caerá ella en el vicio? ¡Ah!¿ Y qué importa? Los servicios que una joven presta, consintiendo a hacer la felicidad de todos los que se dirigen a ella, ¿no son más importantes que aquellos que en aislamiento ella ofrece a su esposo? El destino de la mujer es ser como la loba: ella debe pertenecer a todos los que la requieren. Es un ultraje visible al destino que la la naturaleza impone a las mujeres, encadenarlas por el absurdo lazo de un himen solitario.
Esperemos que los ojos se abrirán, y que asegurando la libertad de todos los individuos, no olvidaremos la suerte de las infelices jovenes; mas si ellas se quejan lo suficiente para que no las olvidemos, si sobreponiéndose ellas mismas al uso y al prejuicio, liberan vigorosamente de sus pies los hierros con los que pretendemos esclavizarlas; pronto triunfarán sobre la costumbre y la opinión; el hombre convertido en más sabio, pues será más libre, sentirá la injusticia que existe en despreciar a aquellas que así actúan, y la acción de ceder a a naturaleza, vista como un crimen por un pueblo captivo, no lo será ya para un pueblo libre."
El texto es del tercer diálogo de "La filosofía en el tocador", del Maqués de Sade un poco en el estilo de "Las amistades peligrosas": con el ánimo de vengarse de la mojigata madre de la joven Eugenia, Mme de Saint-Ange se dispone a corromperla con la ayuda del libertino M. Dolmancé. La obra está escrita en forma de obra de teatro, aunque es poco probable que fese destinada a la representación. Dolmancé y Saint-Ange van justificando uno a uno diferentes crimenes y actos de libertinaje. Cada justificación filosófica (o pseudofilosófica) va intercalada con cuadros eróticos (o más bien de malabarismos) más o menos ridículos y más o menos escandalosos.
El Marqués de Sade es en sí un personaje curioso: Bastante mal escritor, el aristócrata probablemente hubiese pasado al olvido (no era el más depravado aristócrata de su tiempo) de no ser por la época en la que le tocó vivir: la Francia revolucionaria. Condenado a prisión por sodomía e intentar envenenar a unas prostitutas (a las que un afrodisíaco les sentó mal), su poderosa suegra conseguirá que de Sade sea detenido con una más honrosa "lettre de cachet", lo que le convierte en un prisionero político, vecino de celda de Mirabeau en el Castillo de Vincennes, iniciador de una revuelta en la Bastilla dos días antes del 14 de Julio, y más tarde en un amnistiado lider por interés de los Sans-culottes de la sección de Picas. Salvado por suerte de la guillotina por un descuido de sus verdugos mientras esperaba su turno en la Conciergerie, de Sade volverá a ser amnistiado y encarcelado de nuevo, y acabará sus días suplicando al mismísimo Napoleón que lo libere.
Más por aburrimiento que por otra cosa, el prisionero de Sade escribe en sus novelas y para sí mismo, cuantas cochinadas se le pasan por la cabeza.
Desde el punto de vista filosófico, Sade es defensor del ateísmo y de la libertad sexual, presentando el vicio como una vuelta a la naturaleza, muy a lo Rousseau.
Me resulta curioso que ilustres ilustrados como Rousseau, no parezcan tener la deferencia por la libertad de las mujeres que un pseudofilósofo como Sade muestra.
No comments:
Post a Comment